Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

quelles il répondit d’une manière brève, mais satisfaisante.

Le prince, qui ne savait que lui dire, ayant remarqué un petit étui de plomb suspendu à son cou par un cordon de soie, lui demanda ce qu’il contenait.

« Cet étui, dit Kohlhaas, renferme un petit billet cacheté que je reçus d’une manière bien étrange, il y a environ six mois, lorsqu’après avoir quitté Kohlhaasenbruck pour marcher à la recherche du gentilhomme qui m’a fait tant de mal, comme vous le savez peut-être, je passai à Juterbok. Le prince électeur de Saxe et le prince de Brandenbourg s’y trouvaient réunis. Un soir qu’ils se promenaient dans la ville pour jouir de la vue de la foire qui avait lieu en ce moment, ils virent une magicienne montée sur une banquette, prédisant l’avenir au