Aller au contenu

Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

procha enfin tout doucement, et vint se mettre à côté de son mari, qui, tout occupé d’embrasser sa fille, ne s’aperçut pas d’abord qu’elle s’asseyait auprès de lui. Lorsque se retournant le commandant l’aperçut, ses yeux se baissèrent aussitôt, la honte couvrit son visage de rougeur. Mais voyant cela, madame de Géri s’écria :

« Que se passe-t-il donc ici ? » puis embrassant son mari, elle mit fin en plaisantant à cette scène touchante. Elle les conduisit à la table qu’on venait de servir pour le souper. Le commandant parut très gai, mais de temps en temps il pleurait, il mangeait peu, et ne parlait pas ; les yeux fixés sur son assiette, il jouait avec la main de sa fille.

_____