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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/155

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lière conduite. Quand on lui demandait pourquoi elle avait ainsi subitement changé de résolution, et ce qui pouvait lui rendre le comte plus haïssable que tout autre, elle regardait son père en ouvrant de grands yeux et ne répondait rien.

— As-tu donc oublié que je suis ta mère ? lui dit la commandante.

« C’est dans cette occasion, plus que jamais, que je sens que je suis votre fille, » assura-t-elle ; mais prenant à témoins tous les anges et tous les saints, elle jura que jamais elle ne se marierait.

Son père, la voyant évidemment dans une exaspération mentale, lui déclara qu’elle devait tenir sa parole, la quitta, et ordonna tout pour le mariage. Il envoya au comte un projet de contrat, que celui-ci lui ren-