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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/169

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le choc des deux bâtimens avait occasionée dans le mur de la prison ; ses genoux pliaient sous lui, ses jambes refusaient de le porter. À peine fut-il dehors, que toute la rue entière, déjà fortement ébranlée, tomba à une seconde secousse en un monceau de ruines. Ne sachant comment il pourrait se retirer de cette destruction générale, il s’éloigna rapidement au milieu des décombres, et tandis que de tous côtés il voyait la mort sur son passage, il s’avança vers la porte de la ville, la plus prochaine. Là une maison s’écroulant encore, ses débris roulant au loin le chassèrent dans une rue voisine ; les flammes s’élançant dans les airs lui offrirent un horrible spectacle, qui le força encore de fuir ; le fleuve Mapocho, lancé hors de ses rives, roulait au-devant de lui ses flots dévastateurs. D’un côté, c’était un