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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/177

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Josepha rassembla toutes ses forces pour se soutenir. Étouffant la douleur qui dévorait son âme, elle s’éloigna courageusement de rue en rue avec son précieux fardeau, et déjà elle était près de la porte, lorsqu’elle vit les ruines de la prison où Jeronimo avait été enfermé. À cet aspect, elle se sentit défaillir, et voulut s’asseoir sur un angle de pierre ; mais, au même instant, elle en fut chassée par la chute d’un bâtiment qui tomba avec un grand bruit derrière elle. Elle embrassa son enfant, essuya les larmes qui inondaient ses paupières, et courut vers la porte sans plus regarder la destruction qui l’entourait. Lorsqu’elle se vit en pleine campagne, elle comprit que tous ceux qui s’étaient trouvés dans des maisons écroulées n’avaient pas nécessairement péri. Au premier chemin de traverse qu’elle trouva, elle s’ar-