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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/178

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rêta, et demeura calme pour attendre si celui qui lui était le plus cher après son enfant ne viendrait point. Son attente fut vaine, il ne vint pas. La foule augmentait à chaque instant, et elle ne cessait de la parcourir en tous sens pour tâcher de le découvrir. Enfin, versant un torrent de larmes, elle avait pris le parti de se retirer dans une sombre vallée ombragée de sapins, où elle pourrait prier pour son âme ; et c’était là qu’elle avait retrouvé son amant et le bonheur. Cette vallée s’était changée en un nouvel Éden. Josepha fit tout ce récit non sans une vive émotion ; puis, quand elle l’eut achevé, elle présenta son enfant à Jeronimo pour l’embrasser.

Jeronimo le prit, le serra contre son cœur avec une affection toute paternelle, et comme, effrayé par ce visage inconnu, il poussait des cris