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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/181

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demeuraient les parens de Jeronimo, et d’y couler tranquillement des jours heureux. Après ces beaux projets, ils s’endormirent au milieu des plus tendres baisers.

Quand ils s’éveillèrent, le soleil était déjà élevé au-dessus de l’horizon, et ils remarquèrent près d’eux plusieurs familles occupées à préparer leur déjeûner près du feu. Jeronimo réfléchissait justement au moyen de se procurer quelques alimens, lorsqu’un jeune homme bien vêtu, portant un enfant dans ses bras, s’approcha de Josepha, et lui demanda si elle lui refuserait de donner un instant le sein à cette pauvre petite créature, dont la mère gisait blessée au pied d’un arbre. Josepha fut un peu émue en voyant une figure de connaissance ; mais lui, remarquant son trouble, continua :

« Ce n’est que pour quelques in-