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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/182

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stans, dona Josepha, et cet enfant n’a rien pris depuis l’heure fatale qui a fait notre malheur.

— Un autre motif m’imposait le silence, don Fernando ; dans ces temps horribles, personne ne refuse de partager ce qu’il possède. » Puis elle prit l’enfant et le plaça sur son sein, après avoir remis le sien propre à son père.

Don Fernando fut très-reconnaissant de cette complaisance. Il leur demanda s’ils ne voulaient pas s’approcher du reste de la société qui préparait un petit déjeûner près du feu. Josepha accepta cette invitation avec plaisir, et le suivit vers sa famille, où elle fut reçue de la manière la plus tendre et la plus aimable par les deux belles-sœurs de Fernando, qu’elle connaissait pour de très-dignes personnes. Dona Elvire, épouse de don Fernando, qui, cruellement blessée