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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/183

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aux pieds, était couchée sur le gazon, accueillit aussi avec une grande amitié Josepha portant son enfant entre ses bras.

Jeronimo et Josepha sentaient des pensées bizarres s’agiter dans leurs cœurs. En se voyant traités avec tant de confiance et de bonté, ils ne savaient ce qu’ils devaient penser du passé ; la place des exécutions, la prison et la cloche, leur semblaient un rêve. On eût dit que la terrible secousse qui avait ébranlé tous les cœurs, les avait tous réconciliés. Le souvenir ne pouvait se reporter plus loin dans le passé. Dona Elisabeth seulement, qui avait été le matin invitée à aller voir passer le cortége chez une de ses amies et avait refusé, fixait sur Josepha des regards étonnés ; mais l’événement qui avait causé le malheur général ramenait bientôt sur le présent son