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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/193

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sermon prêché par l’un des plus anciens chanoines, qui l’avait composé en toute hâte. Il débuta par louer Dieu, et le remercier de ce qu’il restait encore des hommes vivans capables de lui rendre les hommages qui lui sont dus. Il décrivit ensuite ce qui était arrivé par sa volonté puissante : la justice mondaine ne saurait être plus sévère ; puis, rappelant la crevasse qui s’était formée dans le dôme de l’église comme un avant-coureur de cet affreux tremblement de terre, il répandit la terreur parmi tous les assistans. Se laissant emporter par l’éloquence sacrée, il tonna contre la corruption des mœurs, compara Saint-Iago avec Sodome et Gomorrhe ; et il bénit la patience infinie de Dieu, qui ne l’avait pas encore entièrement effacée du nombre des cités. Mais combien ne fut pas terrible l’effet de ce