Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/24

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du marché. Cependant, pour être plus sûr encore de dévoiler ses mensonges, le prince, après m’avoir consulté, envoya au château pour ordonner que le chevreuil fût tué sur-le-champ, et préparé pour le repas du jour suivant ; puis, se tournant vers la femme, devant laquelle il avait donné ses ordres tout haut, il lui dit : « Voyons maintenant ce que tu as à me prédire. »

» La devineresse, regardant dans une de ses mains avec beaucoup d’attention, prononça, d’un air solennel, les paroles suivantes : « Noble prince, ta grâce doit régner long-temps, ta maison se couvrir de gloire, et ta postérité, grande et noble, s’élever à plus de puissance que tous les princes et les seigneurs du monde. »

» Le prince, après avoir considéré, tout pensif, les traits de cette femme,