Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/32

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inexprimables pendant les jours qui précédèrent sa mort. Sa prison ayant été ouverte par l’ordre spécial du prince, tous ses amis vinrent le visiter, et le théologien Jacob Freising, envoyé à lui par Luther avec une lettre de celui-ci, lui donna la communion qu’il avait si ardemment désirée.

Enfin, le lundi des Rameaux arriva sans que l’on reçût la grâce de Kohlhaas, quoique tout le peuple l’attendît, de la part de l’empereur.

Il sortit de sa prison accompagné d’une forte garde, portant ses deux petits garçons entre ses bras, conduit par le théologien Jacob Freising, et entouré de ses amis, qui se pressaient pour lui serrer encore une fois la main en signe d’adieu. Lorsqu’il arriva sur la place de l’exécution, l’électeur de Brandenbourg s’y trouvait au milieu de toute sa cour. À la droite de Henri de