Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/36

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jetant un regard perçant sur la foule, il ouvrit son petit étui de plomb, prit le billet, le décacheta, et après l’avoir lu, jetant encore une fois les yeux sur un homme qui portait un panache bleu et blanc et qui commençait à se livrer au plus doux espoir, il mit le papier dans sa bouche et l’avala. L’homme au panache, poussant un cri, tomba évanoui, et la tête de Kohlhaas, tranchée d’un coup de sabre, roula sur le pavé au même instant.

La foule qui couvrait la place s’ébranla de toutes parts. Au milieu du tumulte général, on remarqua quelques chevaliers emportant entre leurs bras le prince de Saxe sans connaissance. Il était revêtu d’un déguisement à l’aide duquel il avait assisté incognito à l’exécution.

Ici finit l’histoire de Michel Kohl-