Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/48

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dans leurs manœuvres, tour à tour occupé à diriger les jets d’eau sur l’incendie, et à sortir des magasins de l’arsenal les bombes chargées ou les tonneaux de poudre, dont l’explosion eût été terrible.

En rentrant chez lui, le commandant fut instruit de la malheureuse aventure dont sa fille avait failli être la victime. La marquise était, comme l’avait prédit l’officier russe, revenue à elle sans le secours du médecin. Elle éprouvait une grande joie en voyant toute sa famille sauvée, et son seul désir était de pouvoir témoigner sa reconnaissance à leur commun libérateur, le comte Fitorowski, chef d’un corps de chasseurs, et décoré de plusieurs ordres. Il n’avait pas fallu beaucoup de temps à la marquise pour apprendre tout cela.

« Mon père, dit-elle au comman-