Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/60

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« Je suis fort bien, répondit la marquise ; mais vous-même, comment êtes-vous revenu à la vie ?

— Je ne puis croire ce que vous dites, repartit le comte, car votre visage porte l’empreinte de la fatigue et de la maladie.

— En vérité, cette empreinte n’est qu’une trace laissée par une indisposition que j’ai soufferte il y a quelques jours, mais qui, je l’espère, n’aura pas de suite.

— Je l’espère aussi, » reprit le comte avec une vivacité singulière ; puis il ajouta « Madame, voulez-vous m’épouser ? »

La marquise ne savait que penser d’une pareille question faite si brusquement. Elle regardait sa mère, tandis qu’une vive rougeur colorait ses joues ; et ses parens, aussi étonnés