Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/64

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satisfaire, et en tout autre moment j’aurais lieu de regarder ces paroles comme bien favorables à mes désirs ; mais dans les circonstances présentes, je ne saurais m’éloigner sans avoir obtenu une réponse qui doit décider de mon sort. Les chevaux sont déjà attelés à ma voiture pour me conduire à Naples. Je vous en supplie, continua-t-il, en se tournant vers la marquise, je vous en supplie, si vous avez quelque sentiment de compassion pour moi, ne me laissez pas partir sans un mot de votre bouche.

— Monsieur, reprit le commandant, un peu déconcerté de l’ardeur impatiente du jeune officier, la reconnaissance que vous conserve ma fille vous donne le droit d’avoir les plus grandes espérances ; cependant ne croyez pas qu’elle puisse ainsi se résoudre à faire, sans de mûres réflexions,