Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/63

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mon but, en passant par M… En un mot, je viens demander à madame la marquise si elle veut faire mon bonheur en m’accordant sa main ; et je la supplie de s’expliquer franchement à ce sujet. »

Il se tut : un long silence succéda à cette bizarre déclaration. Le commandant le rompit enfin.

« Une telle proposition, si, comme je n’en doute pas, elle est sérieuse, est extrêmement flatteuse pour nous. Mais, lors de la mort de son mari, le marquis d’O…, ma fille a résolu de ne point s’engager dans de nouveaux liens. Cependant il n’est pas impossible qu’une passion aussi subite que la vôtre n’ait quelque influence sur sa résolution ; accordez-lui donc, je vous prie, quelque temps pour réfléchir.

— Certes, repartit le comte, ce que vous me dites a bien de quoi me