Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/73

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contraire, et ne ferait que renforcer ses espérances.

La marquise fut du même avis, et pensa d’ailleurs qu’il ne renverrait pas les dépêches et préférerait être malheureux plutôt que d’encourir une punition. Tous s’accordèrent à trouver sa conduite fort singulière. Sans doute il était habitué à emporter les cœurs féminins, en courant, comme des citadelles ordinaires. Mais le commandant, se levant, ne fut pas peu surpris de voir la voiture du comte encore arrêtée devant sa maison. Tous s’approchèrent de la fenêtre, et M. de Géri s’adressant à un domestique qui entrait en ce moment même :

« Monsieur le comte est-il encore dans la maison ? lui demanda-t-il.

— Oui, Monsieur ; il est dans la chambre des domestiques, occupé,