Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/75

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croire ses yeux. Tandis que l’adjudant sortait de la maison, il s’écria :

« Monsieur le comte, si vous n’avez pas des motifs bien puissans…

— Ils sont tout puissans, » interrompit le comte. Puis il accompagna son adjudant à sa voiture, et lui ouvrit la portière.

« Dans ce cas, continua le commandant, il me semble du moins que les dépêches…

— C’est impossible, repartit le comte, en donnant la main à l’adjudant qui montait dans la voiture. Les dépêches n’iront pas à Naples sans moi : j’y ai aussi pensé. En route !

— Et la lettre de monsieur votre oncle ! s’écria l’adjudant.

— Elle me trouvera à M…

— En route ! » dit l’adjudant ; et la voiture partit d’un train de poste.