Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/83

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et ajouta qu’après toutes les brillantes qualités que le jeune comte avait déployées devant elle, sa fille ne risquait pas grand’chose en le jugeant favorablement.

La marquise, agitée d’un trouble inexprimable, tenait ses yeux fixés sur le plancher.

« On pourrait, continua sa mère, lui promettre que d’ici à son retour de Naples, tu n’accorderas ta main à nul autre.

— Je ne craindrais pas, ma bonne mère, de lui donner cette promesse, mais je crains seulement qu’elle ne le satisfasse pas, et nous engage.

— Ne crains rien, repartit sa mère avec une grande joie, ce sont mes affaires. » Puis s’adressant au commandant : « Lorenzo, dit-elle, qu’en penses-tu ? »

Le commandant, qui avait tout en-