Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/85

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entrant dans la chambre, il se jeta aux pieds de la marquise, dans le plus violent trouble. Le commandant voulut lui dire ce qu’ils avaient résolu, mais lui se relevant : « C’est bien, j’en sais assez ; » puis il lui baisa la main, ainsi qu’à madame de Géri, et serra le frère dans ses bras. « Mais maintenant il me faudrait une chaise de poste, ajouta-t-il.

— J’espère, dit la marquise émue de cette scène touchante, que votre espérance ne vous a pas entraîné trop loin.

— Non non, repartit le comte ; rien n’est regardé comme avenu, si les informations que vous prendrez sur mon compte ne sont pas d’accord avec les sentimens que je vous ai exprimés dans cette chambre. »

Le commandant le pressa tendrement contre son cœur.