Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/86

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Le grand-forestier lui offrit sa propre voiture, et un chasseur courut à la poste chercher des chevaux. La joie la plus grande présidait à ce départ.

« J’espère, dit le comte, retrouver mes dépêches à B…, et de là prendre directement la route de Naples. Une fois arrivé dans cette ville, je ferai mon possible pour éviter d’aller à Constantinople ; en tout cas, je suis décidé à faire le malade, et alors d’ici à six semaines je serai de retour. »

En ce moment son chasseur vint annoncer que la voiture était attelée, que tout était prêt pour le départ. Le comte prit son chapeau, puis s’approchant de la marquise, lui saisit la main.

« Juliette, lui dit-il, je me sens un peu plus tranquille ; » et il pressa sa main entre les siennes. « Cependant