Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/112

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grâce à ces moines, en proie à la séduction d’une certaine Xaviera Tartini, maîtresse de l’évêque ; et quoique les vives représentations de ses parens l’eussent engagé à rompre cette liaison, Elvire eut plusieurs raisons de croire qu’il n’y avait point renoncé tout-à-fait. Cependant Nicolo s’étant marié dans sa vingtième année avec Constance Parquet, jeune et aimable génoise, nièce d’Elvire, qui était élevée à Rome sous ses yeux, le mal parut être coupé à sa racine. Les parens furent unanimes dans leur satisfaction, et pour lui en donner une preuve, ils lui remirent la majeure partie de la superbe et vaste maison qu’ils habitaient. Enfin, lorsque Piachi fut entré dans sa soixantième année, il fit pour lui la dernière et la plus belle chose qu’il put faire : il lui fit une donation de toute la fortune qui formait le fonds de