Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/113

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son commerce, à l’exception d’un petit capital qu’il se réserva ; et il se retira des affaires, pour jouir du repos avec sa fidèle et sage Elvire, qui formait peu de désirs et ne recherchait point le monde.

Elvire avait dans le caractère une certaine teinte de mélancolie qui lui était toujours restée depuis un événement arrivé dans son enfance. Philippo Parquet, son père, teinturier en draps, qui jouissait d’une agréable aisance, habitait une maison située, comme l’exigeait sa fabrique, vers les bords escarpés de la mer ; de longues poutres fixées dans le fronton, et sur lesquelles étaient étalés les draps, s’avançaient à une certaine distance sur la mer. Dans une malheureuse nuit, le feu prit à la maison, et comme si elle eût été de bitume et de soufre, en un instant ce