Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/117

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Personne autre que Piachi ne pouvait savoir la cause de cette singulière et subite altération, car jamais un mot ne sortait de sa bouche à ce sujet. Elle passait pour très-nerveuse, et l’on attribuait cette tristesse à cette affection, qui, disait-on, lui était demeurée depuis une fièvre violente dont elle avait été fort malade peu après son mariage.

Un jour, Nicolo avait été au carnaval avec cette Xaviera-Tartini, que son père lui avait fait promettre de ne jamais revoir, et sans que son épouse le sût, sous le prétexte d’être invité par un ami. Il revint masqué, dans le costume d’un cavalier génois, tandis que tout le monde reposait dans la maison.

Piachi s’étant subitement trouvé indisposé, Elvire, pour le soulager, s’était levée afin d’aller chercher un