Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/118

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flacon dans la chambre à manger. Justement, tandis que, montée sur une chaise, elle cherchait dans une armoire au milieu de plusieurs carafes, Nicolo ouvrit la porte, une lumière à la main, et traversa la salle muni de son chapeau à plumes, de son manteau et de son épée. Sans voir Elvire, il s’avança vers la porte qui conduisait à sa chambre à coucher, et trouva avec quelque surprise qu’elle était fermée, lorsqu’Elvire, comme frappée d’un coup de foudre, tomba derrière lui sans vie sur le carreau, avec les verres et les flacons qu’elle portait. Nicolo, pâle d’effroi, se retourna et voulut se précipiter vers l’infortunée ; mais le bruit qu’avait fait sa chute ne pouvant manquer d’attirer le vieillard, il ne jugea pas à propos de s’offrir dans ce moment à sa vue, et pensa