Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/121

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les yeux et se retira sans rien dire. Piachi, ni personne au monde, n’en sut rien ; Elvire se rendit seulement auprès du corps de Constance qui avait tant aimé Nicolo, et, s’agenouillant, elle pleura. Par hasard, Piachi, rentrant dans sa maison, rencontra la jeune fille, et devina aussitôt ce qu’elle venait y faire ; moitié par ruse, moitié par force, il obtint d’elle la lettre qu’elle portait. Il se rendit dans sa chambre pour la lire, et y trouva la demande d’un rendez-vous après lequel soupirait Nicolo, qui désirait que Xaviera Tartini lui en indiquât le lieu et l’heure. Piachi s’assit et répondit avec une écriture contrefaite au nom de Xaviera.

« Cette nuit même, dans l’église de la Madelaine. »

Il la cacheta avec un sceau étranger, et la fit porter à Nicolo, comme venant d’une dame étrangère.