Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/122

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La ruse réussit complètement ; Nicolo prit aussitôt son manteau, et oubliant Constance, étendue dans le cercueil, il sortit de la maison. Piachi, profondément indigné, fixa au lendemain la cérémonie des funérailles, et faisant emporter le corps, accompagné seulement d’Elvire et de quelques parens, il le fit conduire en silence et au milieu des ténèbres dans l’église de la Madelaine, qui était prête pour le recevoir.

Nicolo, enveloppé de son manteau, était sous les voûtes de l’église, et à son grand étonnement, il vit avancer un convoi dont il connaissait les figures. S’approchant du vieillard qui suivait le cercueil, il lui demanda ce que cela signifiait, qui l’on emportait ainsi ? Mais celui-ci, un livre de prières à la main et sans lever la tête, répondit seulement : « Xaviera Tartini. » Puis