Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/124

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son penchant et lui apprenait à circonvenir l’attention du vieillard.

Jamais Elvire ne lui avait paru plus belle que dans le moment où ouvrant la porte de sa chambre et y trouvant la jeune fille, elle l’avait subitement refermée. Le mécontentement qui s’exprima par une légère rougeur répandue sur ses joues, avait jeté un attrait infini sur sa physionomie douce et rarement affectée. Il lui semblait incroyable qu’avec tant d’attraits elle n’eût pas la fantaisie de parcourir ce sentier dont elle lui avait écrasé les fleurs d’une manière si cruelle. Il brûlait du désir, dans le cas où il en serait ainsi, de faire au vieillard le même affront qu’elle lui avait fait à lui-même, et il ne chercha plus que l’occasion de mettre ce projet en œuvre.

Un jour, tandis que Piachi était hors de la maison, il se rendit à la