Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/128

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rait pouvoir le reconnaître. Quelques jours après, Piachi et Elvire partirent pour aller à la campagne visiter un parent. À peine Nicolo sut-il cela, qu’il courut auprès de Xaviera, et, l’amenant avec une petite fille qu’elle avait eue de l’évêque, l’introduisit dans la chambre d’Elvire comme une dame étrangère qui désirait voir des tableaux. Mais quelle fut la stupéfaction de Nicolo, lorsque la petite Clara (ainsi se nommait cette enfant), au moment où il soulevait le rideau, s’écria : « Dieu, mon père ! Signor Nicolo, qui est-ce, sinon vous-même ? »

Xaviera garda un morne silence. En effet, plus elle regardait le portrait, plus elle lui trouvait une forte ressemblance avec lui, surtout lorsqu’elle se le rappelait dans le costume de chevalier que quelques mois auparavant il avait mis pour aller au carnaval avec