Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/131

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lesquelles un mouvement inaccoutumé régna dans la maison. On fit et reçut des visites, on alla voir tout ce qu’une jeune fille vive et charmante comme elle l’était avait la curiosité de connaître. Nicolo, tout occupé de ses affaires, n’étant pas invité dans ces petites réunions, sentit bientôt renaître son indisposition contre Elvire. Il se remit à penser avec colère et dépit à l’inconnu dont elle adorait en secret l’image ; et ce sentiment le maîtrisa surtout un soir après le départ tant désiré de la jeune étrangère, qu’Elvire demeura près de lui sans ouvrir la bouche ni lever les yeux de dessus son travail.

Quelques jours auparavant, le vieux Piachi avait eu l’intention de donner à un petit enfant du voisinage une boîte de lettres avec lesquelles Nicolo avait autrefois appris à lire. La ser-