Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/132

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vante chargée d’aller chercher cette boîte parmi d’autres vieux objets entassés dans une armoire, ne put retrouver que les six lettres qui formaient le nom de Nicolo. Ces lettres étaient depuis lors restées sur la table. Nicolo, enfoncé dans ses sombres pensées, jouait avec elles sans trop savoir ce qu’il faisait, et tandis qu’il les arrangeait et les dérangeait en tous sens, il trouva tout-à-coup, avec l’étonnement le plus extraordinaire, que ces mêmes lettres faisaient aussi Colino. Nicolo, à qui cette propriété logogryphique de son nom était inconnue, se vit de nouveau en proie à l’espoir le plus vif, et jeta sur Elvire un regard perçant. L’accord de ces deux noms lui parut être plus qu’un simple jeu du hasard ; il se réjouit de cette belle découverte, et, s’éloignant de la table, il laissa les lettres ainsi