Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/169

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village, elle changea sa décision et ordonna à son conducteur de se diriger vers la seigneurie de Trotenburg, car elle sentait bien qu’elle ne pouvait paraître seule et sans avocat devant le tribunal de Bâle, contre un antagoniste aussi puissant que le comte Jacob de Rothbart, et il lui parut que personne n’était plus digne d’être appelé à défendre son honneur que son vaillant ami, toujours brûlant d’amour pour elle, le noble chambellan Frédérich de Trota.

Il était environ minuit, et des lumières brillaient encore dans le château lorsqu’elle y arriva, épuisée de fatigue. Elle envoya un domestique de la maison annoncer son arrivée à la famille ; mais avant qu’il eût fait son message, Bertha et Cunégonde, les sœurs de Frédérich, qui étaient occupées dans l’antichambre, s’appro-