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LE JUGEMENT DE DIEU.

chèrent de la porte, et reconnaissant leur amie Littegarde, elles la firent descendre de voiture en la saluant amicalement, et la conduisirent, non sans quelque surprise, auprès de leur frère, qui, assis à une table, employait toute son attention à débrouiller les diverses pièces d’un procès.

Mais comment peindre l’étonnement qu’il éprouva lorsque, distrait par le bruit qu’il entendait derrière lui, il se retourna et vit Littegarde, pâle et défaite, véritable image du désespoir, se jeter à ses genoux.

« Ma chère Littegarde, s’écria-t-il en la relevant, que vous est-il arrivé ? »

Littegarde, après s’être assise, lui raconta tout ce qui s’était passé, puis elle le pria de la faire accompagner jusqu’à Bâle, et de lui indiquer quelque avocat qui pût paraître devant le tribunal nommé par l’empereur, et la