Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
168
LE JUGEMENT DE DIEU.

frères vous ont abandonnée, permettez que je vous en tienne lieu ; accordez-moi la grâce de vous servir d’avocat. Je veux rétablir tout l’éclat de votre honneur devant le monde entier. »

Ensuite il conduisit Littegarde, qui, touchée de tant de noblesse, versait des larmes de joie et de reconnaissance, auprès de dame Héléna sa mère, et la lui présenta comme une amie que des dissensions de famille forçaient à chercher pour quelque temps une demeure dans son château. On lui prépara aussitôt une des ailes du vaste manoir ; les sœurs de Frédérich remplirent les armoires qui s’y trouvaient de linge, de vêtemens, et de tout ce dont elle pouvait avoir besoin, avec le luxe et la magnificence dignes de leur rang.

Trois jours après, Frédérich de Trota,