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LE JUGEMENT DE DIEU.

Le comte pâlit, et relevant le gant, il s’écria : « Aussi vrai que Dieu est juste dans le jugement par les armes, je veux te prouver dans un combat singulier, la vérité de ce que j’avance sur dame Littegarde ! Nobles seigneurs, ajouta-t-il en se tournant vers les juges, informez l’empereur de l’opposition du chambellan, et décidez ensuite l’heure et le lieu où nous devrons nous rencontrer l’épée à la main. »

Les juges ayant envoyé une députation à l’empereur, celui-ci, très-incertain sur l’innocence du comte en voyant que le chambellan de Trota se déclarait le défenseur de Littegarde, fit dire à cette dame de se trouver à Bâle le jour de Sainte-Marguerite, sur la place du château, où cet inconcevable mystère serait éclairci par le jugement de Dieu dans le combat qui aurait lieu en sa présence entre le