Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/203

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était vraiment entré dans le château la nuit de Saint-Rémighius. Il ne resta plus au prieur qu’à croire à l’erreur du comte, qui sans doute avait pris pour Littegarde une personne inconnue.

Le comte, long-temps avant de porter ses vues sur Littegarde, avait vécu avec Rosalie sa femme de chambre, sur un très-mauvais pied. Pendant toutes les visites qu’il faisait au château en qualité de seigneur, il attirait cette jeune fille légère et sans principes dans sa chambre à coucher.

Lorsque Littegarde reçut le billet qui la décida, ainsi que son frère, à ne plus retourner chez le comte, la jalousie de cette jeune fille s’alluma ; avant de suivre sa maîtresse, elle écrivit au comte, en son nom, que la colère de ses frères ne lui permettait pas de le voir pour le moment ; mais