Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/24

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mer d’eux à la garde que l’on avait placée autour du cloître.

» Mais comment vous exprimer mon saisissement, lorsque je vis vos quatre fils, agenouillés devant l’autel, dans la même attitude que le matin, les mains jointes et le front dans la poussière, semblables à quatre figures de marbre ? En vain le sacristain, qui était entré avec nous, les pria de vouloir bien sortir de l’église, qui commençait à devenir sombre, et les tira par leurs manteaux ; plongés dans une sorte de rêverie, ils ne l’entendaient point, et ne se levèrent que lorsque deux valets vinrent les prendre par les bras et les conduisirent hors du portail.

» Ils nous suivirent à la ville en poussant de profonds soupirs, et en regardant sans cesse derrière eux la