Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/42

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ouvrir la porte ; mais elle se glissa en tâtonnant jusqu’à une armoire où elle prit quelques vêtemens, puis elle se rendit à la chambre de sa fille :

« Toni, dit-elle en l’éveillant.

— Qu’y a-t-il, ma mère ?

— Vite, lève-toi et habille-toi ; voici des habits et du linge ; un blanc vient de se présenter à la porte, il demande à entrer.

— Un blanc ! répéta Toni ; est-il seul, et n’avons nous rien à craindre de sa part ?

— Non, rien répondit la vieille en allumant une bougie ; il est seul, et tremblant de crainte que nous ne tombions sur lui. »

En parlant ainsi, et pendant que Toni mettait sa robe et ses bas, elle alluma la lampe qui était suspendue dans un des angles de la chambre, puis elle noua les cheveux de la jeune