Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’or qu’il avait reçue de Marianne, et la nomma sa fiancée.

Mais Toni, sans lui répondre, fondait en larmes et restait assise sur le lit, cachant son visage dans les coussins. En vain il la nomma son épouse chérie, et lui promit de la demander le lendemain à sa mère. En vain il lui dépeignit la petite propriété libre et indépendante qu’il possédait au bord de l’Aar, la demeure simple et commode qui serait désormais la sienne, ses vignes, ses champs et son vieux et respectable père, qui la recevrait avec amour et reconnaissance comme la libératrice de son fils.

Voyant qu’elle restait immobile et que ses sanglots augmentaient toujours, il la prit entre ses bras et la porta dans sa chambre, puis, après lui avoir juré que son amour pour elle ne