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Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/82

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« L’étranger l’a déchirée en notre présence dans sa chambre, dit la jeune fille d’un ton décidé.

— Il me semble, dit Babekan en regardant fixement sa fille, que je l’ai reçue des mains de l’officier et posée sur le buffet. » Mais comme elle était fort sujette à des manques de mémoire, elle n’insista pas davantage. Cependant elle ne cacha point tout le mécontentement que lui causait cette perte ; car elle pensait que cette pièce eût été d’une grande utilité au nègre Hoango pour attirer dans leur maison la famille Strœmli. À dîner et le soir elle entreprit plusieurs fois d’apprendre du jeune Suisse le sort de la lettre ; mais Toni fut assez adroite pour détourner chaque fois la conversation, de manière que la vieille ne put obtenir aucun éclaircissement à cet égard.