Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/92

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conduisit vers le chef. « Noble monsieur, dit-elle en interrompant ses salutations, le nègre Hoango est revenu inopinément avec sa troupe. Vous ne pouvez approcher de l’habitation sans le plus grand danger ; votre neveu, qui s’y trouve prisonnier, est perdu si vous ne vous armez aussitôt pour venir le délivrer.

— Dieu du ciel ! » s’écria avec effroi chaque membre de la famille ; et madame Strœmli, déjà affaiblie par la fatigue et la souffrance, tomba sans connaissance dans les bras de ses femmes.

Toni, prenant à part M. Strœmli et les hommes de sa suite, leur raconta, en versant des larmes de honte et de repentir, tout ce qui s’était passé entre elle et l’officier, et elle ajouta avec passion qu’elle voulait employer sa vie et sa mort à le délivrer de la situa-