Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/96

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son neveu, et de partir avec lui pour le Port-au-Prince ; que, s’il ne mettait point d’obstacle à leur départ, il ne lui ferait aucun mal, et lui renverrait ses enfans dès qu’il serait en sûreté.

Toni, s’approchant de sa mère avec la plus grande émotion, saisit sa main pour prendre congé ; mais celle-ci, la repoussant avec horreur, la nomma une lâche traîtresse, et appela sur elle la malédiction du ciel.

« Je ne vous ai point trahis, s’écria Toni. Je suis blanche, je suis fiancée au jeune homme que vous retenez prisonnier ; j’appartiens à la race de ceux que vous persécutez, et c’est devant Dieu que j’aurai à répondre de ma conduite. »

Alors M. Strœmli, ayant promis à Congo qu’il laisserait ses deux enfans Nanky et Seppi à Sainte-Luze, où il pourrait les faire prendre au bout