Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/97

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de quelques jours, prit le bras de Toni, qui, combattue par divers sentimens, ne pouvait s’empêcher de pleurer amèrement, et sortit avec elle, accompagnée des malédictions de Babekan.

Pendant ce temps, Aldebert et Gottfried, par l’ordre de leur père, avaient pénétré dans la chambre de leur cousin, et s’étant rendus maîtres des deux hommes qui le gardaient, ils délivrèrent Gustave de ses liens. Après l’avoir embrassé, ils lui présentèrent ses armes, et le prièrent de les suivre auprès de leur père. Mais l’officier, assis sur son lit, leur serrant affectueusement la main, resta silencieux et dans l’attitude d’un chagrin inexprimable.

Dans ce moment, M. Strœmli entra avec l’enfant et Toni. À cette vue, Gustave pâlit, et saisissant un des pistolets que lui présentaient ses