Page:Kleist - Contes, t. 3, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/99

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qu’elle l’avait lâchement trahi et livré à Congo dans la nuit.

« Oh ! s’écria Toni en élevant sa main vers lui et le regardant avec amour, je t’ai lié pour… » mais elle ne put continuer, et retomba privée de forces entre les bras de M. Strœmli.

« Pourquoi ? » demanda Gustave, pâle et en s’agenouillant devant elle.

Après un instant de silence, pendant lequel chacun avait espéré qu’elle parlerait encore, M. Strœmli dit à son neveu qu’elle l’avait livré à Congo parce que c’était le seul moyen qui lui restât de conserver sa propre vie et de sauver la sienne.

« Quoi ! s’écria Gustave en cachant son visage dans ses mains, ce que vous me dites est-il vrai ? » et passant son bras autour du corps de Toni, il la pressa sur son cœur brisé.