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Page:Kleist - Kotzebue - Lessing - Trois comedies allemandes.djvu/52

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fureur les cruches de la maison ; et savez-vous ce qu’il me répond, devinez un peu ? l’effronté, le gredin que je veux voir sur la roue, ou ne plus jamais reposer tranquillement ! Il dit que c’est un autre qui a cassé la cruche… un autre, je vous le demande un peu, qui s’esquivait de la chambre, quand il est arrivé ; et là-dessus, il accable la petite d’injures.

Adam.

Mauvaises raisons. Et puis ?

Dame Marthe.

À ces mots, je jette à ma fille un regard interrogateur ; elle est là, pâle comme une morte. « Ève, dis-je ? » Elle s’assied. « Est-ce que c’est un autre ? » demandai-je encore. Elle invoque Joseph et Marie : « Comment pouvez-vous penser une chose pareille, ma mère ! — Alors, parle, qui est-ce ? — Qui d’autre, dit-elle, qui d’autre cela pourrait-il être ? » Et me jure que c’est lui…

Ève.

Juré ? Que vous ai-je juré ? Rien ; non, je n’ai rien juré !

Dame Marthe.

Ève !

Ève.

Non, en ceci vous mentez.

Ruprecht.

Entendez-vous ?

Adam.

Tais-toi, maudit chien ! Faudra-t-il encore te fermer la gueule avec le poing ? Plus tard ce sera ton tour, maintenant pas.

Dame Marthe.

Tu ne m’as pas ?…

Ève.

Non, mère ! Vous altérez la vérité. Voyez, cela me peine