Page:Kleist - Kotzebue - Lessing - Trois comedies allemandes.djvu/60

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Ève

Ah ! scélérat ! c’est honteux de ta part.

Dame Marthe.

Attends, mauvais drôle, je te montrerai à qui tu as affaire quand nous serons seuls. Ah ! tu ne sais pas encore si j’ai bec et ongles, eh bien, tu l’apprendras !

Ruprecht.

Cela dura de la sorte un petit quart d’heure environ. Que va-t-il arriver, pensais-je ? Ce n’est pourtant pas la noce aujourd’hui. Et je n’avais pas fini de penser cela, que pstt, les voilà tous deux dans la maison, avant que le pasteur y ait passé.

Ève

Partons, mère, qu’il en advienne ce qu’il pourra.

Adam.

Toi, tais-toi, je te le conseille, ou que la foudre tombe sur toi, bavarde intempestive ! Attends que je te questionne pour parler.

Walter.

C’est vraiment étrange, par Dieu !

Ruprecht.

Alors, monsieur le juge, ce fut en moi comme un coup de sang ! De l’air ! Le bouton de mon gilet saute : de l’air ! J’arrache le gilet : il me faut de l’air ! dis-je. Et je me précipite en jurant ; je veux pousser la porte et comme je la trouve verrouillée, je la fais sauter d’un coup de pied !

Adam.

Sacré coquin !

Ruprecht.

Et juste au moment où elle saute avec fracas, la cruche dégringole de son rebord dans la chambre, et hop ! quel-