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Page:Kleist - Kotzebue - Lessing - Trois comedies allemandes.djvu/85

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Walter.

Et par-dessus le marché, pas de perruque aujourd’hui, alors qu’elle aurait pu cacher vos blessures !

Adam.

Oui, oui, un malheur ne vient jamais seul ! Voici, puis-je vous servir un peu de fromage à présent ?

Walter.

Un tout petit morceau. Il vient de Limbourg ?

Adam.

Directement de Limbourg.

Walter.

Mais comment diable cela est-il arrivé, dites-moi ?

Adam.

Quoi ?

Walter.

Que vous soyez privé de votre perruque ?

Adam.

Pensez un peu ! j’étais, hier soir, installé à lire un dossier, et comme j’avais égaré mes lunettes je me suis tellement enfoncé dans l’affaire, que ma perruque a pris feu à la flamme de la chandelle. J’ai cru que le feu du ciel tombait sur ma tête de pécheur ! J’ai voulu saisir la perruque, la jeter loin de moi, mais avant que j’aie pu détacher le cordon de la nuque, elle brûlait déjà comme Sodome et Gomorrhe ! C’est à peine si j’ai pu sauver mes trois cheveux !

Walter.

Quelle malchance ! Et l’autre est en ville ?

Adam.

Oui, chez le perruquier. Mais buvez donc !

Walter.

Pas trop vite, je vous prie, monsieur le juge.