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Page:Klobb - Dernier carnet de route au Soudan français, 1905.djvu/103

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CARNET DE ROUTE


lettre qui m’était adressée par le chef de Bamba, a été arrêté par un Touareg, qui l’a conduit chez un marabout pour voir ce qu’il y avait dans la lettre. Le marabout a prononcé la sentence suivante : « Cet homme est un bon musulman, c’est vrai ; mais tout homme qui porte une lettre pour les Français, fût-il bon musulman, doit être tué. » Mon homme s’est échappé. Ça a été une chance.

Ce matin, des hommes d’un village du fleuve voisin de Tombouctou, sont venus me voir pour me raconter qu’ils avaient été jusqu’à Bourom, coude est du Niger, pour rechercher leurs gens pris par le rezzou, l’année dernière ; ils ont pu en racheter douze et les ramener sans encombre, en naviguant pendant la nuit seulement, et en se cachant pendant le jour. Un des deux hommes ne sait pas ce que sont devenus sa femme et ses enfants, échus sans doute en partage à Abiddin, qui les aura emmenés dans son désert. Nos opérations, au commandant Golds-