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DU LIEUTENANT-COLONEL KLOBB

Un événement tragique a marqué, avant-hier soir, notre passage au camp de Médine. J’étais en train de boire mon thé en regardant le petit croissant de la lune et les étoiles. Un peu plus loin, mes trois sous-officiers et le canonnier qui composent seuls l’état-major du convoi, étaient attablés, quand retentit un coup de fusil, puis un autre. La sentinelle crie aux armes, chacun se précipite sur son mousqueton ou son revolver. Le canonnier accourt et m’annonce que le maréchal-des-logis est mort. C’était le premier coup de fusil. Tout invraisemblable que cela fût à Médine, ce ne pouvait être qu’une attaque de Maures. Tout à côté de nous, près du Sénégal, il y en avait des bandes. On se jette sur eux. On frappe à tort et à travers. J’ai grand’peine à obtenir qu’on ne tue pas un malheureux, contre lequel il n’y avait d’autre preuve que sa présence. Enfin, j’arrive à calmer blancs et noirs, et à démêler la triste vérité. À l’endroit d’où était parti le second